Commission des Affaires étrangères : ma question sur les conséquences des conflits internationaux sur nos compagnies aériennes.
Le mercredi 2 avril 2025, Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a été auditionné en Commission des Affaires étrangères sur la situation internationale.
En tant que membre de la Commission et au nom du groupe Horizons et Indépendants, j'ai interrogé le ministre sur un sujet crucial mais encore eu débattu : les conséquences des conflits internationaux sur les compagnies aériennes européennes.
Retrouvez ici mon intervention et ma question à Jean-Noël Barrot
"Je souhaiterais évoquer Monsieur le ministre un sujet dont on parle assez peu lorsqu'on évoque les relations commerciales internationales : celui lié à la géopolitique du transport aérien. En raison du contexte international, les compagnies européennes et spécifiquement Air France ne sont plus autorisées à survoler la Russie ou à survoler plusieurs pays africains. Et c'est près d'un quart du réseau Air France qui est ainsi impacté par ses interdictions de survol. Pour aller en Asie, en Chine notamment, sans survoler la Russie, les compagnies aériennes européennes doivent désormais emprunter d'autres itinéraires qui allongent la durée des trajets et augmentent parfois très significativement leur cout opérationnel. Les tensions internationales entraînent donc des conditions de distorsion de concurrence accrue puisque les compagnies chinoises, turques ou certaines compagnies du Moyen Orient par exemple, ne sont pas soumises aux mêmes interdictions et enregistrent une très forte augmentation du trafic vers l'Europe. A ces conditions géopolitiques très favorables aux compagnies aériennes extra-européennes s'ajoutent une moindre réglementation environnementale, un accès à des capitaux publics facilité et des accords sur le service aérien signés par l'Union européenne qui menacent la pérennité de nos compagnies européennes. C’est par exemple le cas de l'accord signé en 2021 par l'Europe avec le Qatar qui libéralise entièrement le marché du transport aérien sur notre continent en se substituant aux accords internationaux préexistants. Cet accord à ciel ouvert n'a pas encore été ratifié par la France et ne serait-il pas souhaitable d'en évaluer rapidement les conséquences ?"
"Merci Monsieur le député. C'est un sujet que l'on n'a pas encore abordé donc original et très important. Je vous remercie beaucoup de le soulever. Effectivement, je n'ai pas d'éléments très concrets à vous apporter en réponse mais les détours auxquels les compagnies sont forcées pour ne pas survoler la Russie, en provenance de la Chine, augmentent le temps de vol de 1h30 et donc le volume de carburant de 6 tonnes, ce qui est très significatif pas seulement sur le plan financier mais aussi en matière d'empreinte carbone. Vous citez le chiffre d'un quart des vols, ce qui est effectivement très significatif et ce qui mérite que la Commission puisse se pencher sur ce sujet évidemment. Et sur l'accord avec le Qatar, je vous promets un retour précis après cette audition."