Reconnaissance du cépage Bouysselet dans l'AOP Fronton : des avancées à saluer !
Suite à la demande de modification du cahier actuel des charges de l'AOP Fronton, lancée par le Syndicat des vignerons de Fronton, un Avis vient d'être publié le 11 décembre au Journal officiel.
Cette décision émane du "comité national des appellations d'origine des vins et des boissons alcoolisées", relevant de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). Elle est soumise à une période de deux mois d'opposition à l'échelle nationale.
Une fois approuvée, elle permettra au Bouysselet, au Négret pounjut et au Marselan de rejoindre la liste des cépages de l’AOP Fronton : Cabernet franc, Cabernet-sauvignon, Cinsaut, Cot, Fer, Gamay, Mérille, Syrah et Négrette, cépage emblématique, dont les vins rouges et rosés de l’AOP Fronton doivent contenir plus de 50%.
Face au cumul de contraintes telles que le dérèglement climatique, la lourdeur des normes ou la diminution de la consommation, l'ajout - s'il est validé dans 2 mois - du Bouysselet dans le cahier des charges de l'appellation constituerait un véritable encouragement pour les vignerons et je m'en réjouis par avance !
En tant que défenseur du vignoble frontonnais et que co-président de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV), j'estime que cette intégration du cépage Bouysselet serait un atout un atout majeur pour nos vignerons et une réelle opportunité pour l’avenir du vignoble du frontonnais, qui plus est à l’aube des 50 ans de l’AOP Fronton, à célébrer en 2025. Même si son entrée dans le cahier des charges n’est qu’une étape, il est essentiel de graver le cépage dans l’héritage viticole local !
Après la Négrette, le Bouysselet est le cépage qui peut permettre en effet aux vins de Fronton de se distinguer dans le paysage des vins du sud-ouest. J’ai moi-même régulièrement plaisir à le faire connaître et ses qualités intrinsèques font souvent l’unanimité ! Alors que les vignerons sont de plus en plus nombreux à le planter, il est essentiel de consolider l’identité patrimoniale du Bouysselet et son ancrage sur notre territoire, avec une première mention dans le décret d’appellation.
Ce cépage endémique oublié a été redécouvert en 2009 à Villaudric, par le domaine « La Colombière », alors que le grand-père d’une des vendangeuses avait conservé chez lui des souches de ce cépage pré-phylloxérique.